Tempête dans un verre

أحد, 30/08/2020 - 21:14

Tempête dans un verre/El Wely Sidi Heiba

Il l’a enfin tenu sa conférence de presse, Ould Abdel Aziz entouré de quelques «amis» et devant une foule nombreuse de journalistes nationaux et internationaux, plus est dans une atmosphère de totale liberté. La conférence a été transmise en direct par les chaînes mauritaniennes «Sahel» et «Chinguetti» à tous les foyers et au monde. Elle a duré plus d'une heure.

Ould Abdel Aziz a volontairement entamé sa conférence par la controverse créée par lui autour d'une supposée « référence » du Parti de l'UPR avant de s’appesantir sur les circonstances de sa convocation par la commission parlementaire au titre d’accusations portées contre lui pour gabegie sous sa direction du pays pendant deux mandats de cinq ans chacun, ainsi que sur les circonstances de sa convocation par la police des crimes économiques dans les locaux de laquelle il est resté une semaine entière.

L’ancien président s’est ensuite jeté dans une autodéfense désespérée trahi à cette fin par son manque patent d’éloquence et par l’absence de capacité de persuasion dans les dossiers de corruption les plus importants dans lesquels il est accusé de directe implication, et d’autres dossiers affairistes à caractère national et international, tel les cas d '"Accra", du Yémen et du Nord Mali.

La première partie de l'auto-plaidoirie improvisée s’est soldée par son aveux de défiance et son refus délibéré et catégorique de répondre aux questions qui lui ont été adressées par la commission parlementaire dont il a contesté la légitimité et la non reconnaissance d’une part, et du refus de coopération avec la police des crimes économiques d’autre part.

Or pour satisfaire les citoyens, a-t-il déclaré, je vais répondre de façon claire et convaincante aux questions auxquels je me suis abstenu de répondre à la commission parlementaire dont je ne reconnais pas la légitimité, et à la police des crimes économiques qui a fait preuve d’incompétence.

Bien que les citoyens soient restés sur leur faim, l’ancien président a malencontreusement fait lors de la seconde partie du plaidoyer des aveux accablants dans plusieurs affaires qui étaient restées jusqu’à ce jour non élucidées et où on le donnait directement impliqué ; Des affaires aux contours rocambolesques d’affaires mafieuses (Acra, yeménite, Nord Mali)

En ce qui concerne sa grande fortune, qu'il a avoué bien réelle, et l'immense richesse de ses proches, épouse, enfants, parents, gendre et proches associés, l'homme n'a pas fourni la moindre preuve de la légitimité du gain et n'a n’ont plus pas réfuté leurs méthodes et arnaque directe sans crainte de représailles, forts en cela de son pouvoir, de son influence et sa main mise sur:

- le trésor public,

- la Banque centrale,

- l’immobilier public (vente d’écoles, de casernes militaires, déduction de surfaces du complexe olympique, de l'École nationale de police et de vastes zones du littoral.

En plus de la faiblesse des preuves et des arguments, le défi de l'État était flagrant à travers des propos qui :

- déconsidéraient le Président de la République,

- les Institutions parlementaire et judiciaire,

- les Officiers de l'armée nationale,

- les Institutions Judiciaires,

- le Peuple,

- la presse qu’il a maltraité une décennie durant.

Alors qu'il promettait une conférence exceptionnelle et explosive par la gravité de dossiers qu’il allait étalait au grand jour contre ceux qu'il appelle ses adversaires, le tout s’était révélé comme un tourbillon dans un verre d’eau.

Au bout de la conférence beaucoup ont déclaré avoir le sentiment que la montagne a accouché d’une souris et que la magie s'était retournée contre le magicien réduisant à rien une conférence qui se voulait portant :

- politique faible par l'évocation de la question de référence de l’UPR,

- de solide autodéfense contre les accusations de gabegie et de détournement des deniers publics,

- de tendance incitative et mobilisatrice du peuple contre le pouvoir accusé de négligence et de la persistance de la gabegie dont il reconnait explicitement l’existence comme héritage de sa décennie.